10 Gigantesques Scandales Pharmaceutiques Dans le Monde
Si vous avez envie de connaître les 10 plus gros scandales pharmaceutiques de l’histoire, suivez cette vidéo que j’ai faite pour vous.
C’est parti pour notre top 10 des plus gros scandales pharmaceutiques de l’histoire !
OxyContin ou la terrible histoire des opiacés aux Etats-Unis
On vous le disait, on est à fond sur la série Dopesick, crée par Danny Strong et basée sur le livre de Beth Macy Dopesick: Dealers, Doctors, and the Drug Company that Addicted America. Elle raconte une enquête de deux décennies sur l’anti-douleur OxyContin, commercialisé par Purdue Pharma. Le médicament se présentait comme non addictif malgré la présence d’opiacés. Evidemment, il n’en était rien et ces petites pilules se sont répandues comme une traînée de poudre chez les Américains, devenus littéralement accro à cette substance. Purdue Pharma a finalement plaidé coupable d’étiquetage et de qualification mensongère en 2017, a à dû payer une des plus grosses amendes de l’histoire des scandales pharmaceutiques.
Mediator, le coupe-faim qui entraînait des problèmes cardiaques
Encore un scandale extrêmement bien résumé dans le film d’Emmanuelle Bercot La Fille de Brest. Le Mediator, ça n’a rien à voir avec l’objet chelou qui sert à jouer mal de la guitare. C’est aussi un antidiabétique qui a été utilisé massivement comme coupe-faim. Vendu par les laboratoires Servier depuis 1976, il aurait ainsi causé quelques centaines de morts et des millions de complications cardiaques entraînant des hospitalisations. C’est à la pneumologue Irène Frachon que l’on doit la découverte de cette entourloupe. Le biopic de Bercot raconte cette histoire de David contre Goliath à travers son combat pour faire retirer ce médicament du marché. Le nombre de décès est estimé entre 500 à 2000 personnes. Ce médicament a été prescrit comme coupe-faim à plus de 5 millions de personnes en France. Le tribunal de Paris a rendu son jugement et a condamné les laboratoires à 2,7 millions d’euros d’amendes.
Le Levothyrox, un changement de formule
Ce médicament sert à soigner l’hyperthyroïdie chez plus de 3 millions de personnes en France. Jusqu’en 2017 tout allait bien, puis on a mis sur le marché le même médicament avec une nouvelle formule sans en informer vraiment les patients. Malgré les plaintes, Agnès Buzyn en personne alors ministre de la Santé déclare « Il n’y a aucun scandale ». Il se trouve que cette nouvelle formule a eu pas mal de conséquences auprès de milliers de patients (rien de dramatique fort heureusement). Il faudra attendre 2020 pour que le laboratoire allemand Merck soit condamné à verser 1000 euros pour chacun des plaignants.
Dépakine, les femmes enceintes traumatisées
Ce médicament mis en vente dans les années 60 par Sanofi servait d’antiépileptique. Le problème c’est qu’il avait des conséquences sur les femmes enceintes : un risque élevé de malformations du foetus qui entraînerait des troubles physiques et moteurs chez quelques milliers d’enfants. En 2020 le groupe pharmaceutique a carrément été mis en examen pour « homicides involontaires ». Ce médicament est utilisé pour le traitement des différentes formes d’épilepsie chez l’adulte et l’enfant âgé de plus de 6 ans. Chez l’enfant, il est également utilisé pour le traitement préventif des convulsions liées à la fièvre. Selon l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), 14 322 femmes enceintes y ont été « exposées » entre 2007 et 2014. Le Canard enchaîné accuse le ministère de la Santé d’avoir gardé le silence.
Le distilbène, ou comment troquer une fausse couche pour des malformations
En France, entre 1948 et 1977, ce sont 200 000 femmes enceintes qui ont reçu du Distilbène. Le Distilbène ou DES est une hormone de synthèse qui a été prescrite pour éviter des fausses couches et les risques de prématurité et pour traiter les hémorragies chez les femmes enceintes. Pour autant, ce médicament serait lié à des problèmes gynécologiques (malformations, infertilité, accidents de grossesse, cancers), des malformations génitales, cardiaques et de l’œsophage. Le distilbène est lié à des séquelles de la prématurité chez les mères traitées par Distilbène, mais également leurs enfants et leurs petits-enfants. D’après une étude du réseau DES France 3 filles sur les 753 patientes donc 0,4%, seraient nées avec une absence totale ou partielle d’utérus. nombre anormalement élevé par rapport au reste de la population qui est de 0,02%
Le Stalinon, un médicament toxique
Le Stalinon est un ancien médicament contre les infections à staphylocoques retiré du marché lorsque l’on s’est aperçu de sa toxicité. L’autorisation est accordée en 1953, il est mis sur le marché en novembre de la même année et vendu sans ordonnance. Des anomalies apparaissent rapidement : le médicament est vendu sous forme de perles qui devaient être limpides, mais qui finalement sont teintées pour cacher l’apparition d’un précipité dont le distributeur ne s’inquiète pas. Le distributeur ne tient pas non plus compte des alertes qu’il reçoit de la part de médecins et pharmaciens à partir de mai 1954. Plusieurs centaines de victimes sont atteintes de troubles neurologiques. Le procès qui s’achève en décembre 1957 condamne le pharmacien responsable à deux ans de prison et une lourde amende. L’histoire du Stalinon a inspiré le roman Retrait de marché, de Clément Caliari.
Le Vioxx, un antidouleur destructeur
Il était au cœur d’un scandale sanitaire aux Etats-Unis. Largement vendu entre 2000 et 2004, le Vioxx a causé le décès de 40 000 personnes outre-Atlantique. La France n’en dénombre aucun. Le Vioxx est un anti-inflammatoire. Au début des années 2000, le médicament est présenté comme LE produit capable de soulager les douleurs dues à l’arthrose et aux rhumatismes. Il a l’avantage de ne pas présenter d’effets gastriques indésirables. Malheureusement, le médicament augmente aussi par cinq le risque d’infarctus. Ce que savait le laboratoire mais celui-ci n’a pas pris soin d’indiquer ce gros default dans sa notice. Une étude américaine, publiée dans la revue scientifique JAMA, a démontré le lien de corrélation en 2001. Le Vioxx a cessé d’être commercialisé en 2004 suite à plusieurs affaires aux Etats-Unis.
Diane 35, la pilule anti-acné contraceptive
Nombreux sont les interlocuteurs qui, dans le dossier des risques des pilules, évoquent spontanément le “scandale Diane 35″. Commercialisée en 1982, en France, sous le nom de Diane, devenue Diane 35 cinq ans plus tard, c’est un traitement contre l’acné principalement utilisé comme moyen de contraception. Ce médicament n’a jamais fait l’objet d’une demande d’autorisation dans cette indication, et son fabricant n’a jamais fourni de données sur son efficacité contraceptive. Mais le dimanche 27 janvier 2013, l’Agence du médicament (ANSM) fait état de quatre décès « imputables à une thrombose veineuse liée à Diane 35 » sur les vingt-cinq dernières années. Son directeur, Dominique Maraninchi, a déclaré qu’il faut « arrêter » d’utiliser Diane 35 comme contraceptif.
La Chimiothérapie 5 FU, une chimio toxique
La chimio sauve des vies, aucun doute là dessus. Mais ces dernières années une enquête a montré que cette chimio en particulier pouvait être très dangereuse chez certains patients souffrant d’un déficit de l’enzyme « DPD ». Il suffit donc d’un test sanguin au préalable avant de pouvoir administrer ce traitement. Depuis 2018, c’est ce que recommande la Haute Autorité de Santé sauf qu’en attendant, au moins 1500 personnes auraient souffert d’effets indésirables et 133 auraient perdu la vie entre 2005 et 2015. Parmi les effets indésirables recensés figurent une diminution du nombre de plaquettes et de cellules immunitaires dans le sang, des problèmes digestifs ou encore des troubles cardiaques. Ces effets graves seraient constatés chez 15% à 40% des patients qui reçoivent du 5-FU.
Le Lucentis, une amende de 445 millions d’euro
Les deux laboratoires suisses Roche et Novartis avaient mis au point une stratégie agressive pour préserver les ventes du Lucentis dans le traitement de la DMLA, face à l’Avastin qui coûtait 33 fois moins cher. Il aura fallu attendre huit ans. Mais au bout de l’instruction, la sanction est lourde, c’est même la plus lourde prononcée par l’Autorité de la concurrence : 445 millions d’ euros d’amende infligée aux laboratoires. Les laboratoires ont réalisé une véritable cartographie des médecins qui utilisaient l’Avastin contre la DMLA. Ils se sont rapprochés d’eux, ne les ont pas lâchés, les mettant en garde sur le risque d’effets secondaires. Ils faisaient tout pour empêcher les spécialistes renommés et influents de mener des travaux et d’intervenir dans des congrès. Plus tard, pour ralentir les procédures lancées contre eux, les deux laboratoires ont refusé de fournir des échantillons pour alimenter les études comparatives.
Bien sûr, il est préférable de faire confiance à son pharmacien et ne pas toujours être sceptique. Même si cette vidéo pourrait faire croire le contraire.